Débuts en ski: A l'âge de 2 ans. A la Draille, en haut des Crots. On habitait là-haut, mes parents tenaient un gite qui était aussi un foyer de ski de fond, d'où je partais directement skier. En fait, c’était comme faire du ski de fond dans son jardin… Je skiais le matin avant de partir à l’école et puis je repartais juste après l’école ! En ski alpin, ça a été plus tard, à 7-8 ans… c’était quand on a déménagé aux Orres… j’ai appris tout seul avec mon papa qui m’a transmis sa passion pour le ski dès le plus jeune âge.
Parcours pour devenir coach: J’ai rejoint le Scoce ski de fond à ce moment là. Il y avait Roland Hugue, Coraline, Fabien… j’ai rejoint direct la compétition au niveau régional., jusqu’à l’âge de 15 ans, en cadet. Ensuite j’ai intégré l’équipe du Comité, jusqu’à 21 ans. A l’époque , c’était un peu compliqué… il n’y avait pas de classe sportive dans le département. J’avais le choix entre le LEP et une seconde générale à Villard de Lans, j’aimais le travail du bois, j’ai choisi le LEP, Ca me permettait de faire 4 jours de ski par semaine, plus les stages et les compétitions. J’y ai rencontré Jean Jacques Jaouen, entraîneur au LEP, avec qui je collabore encore aujourd’hui, car nous faisons intervenir ses élèves comme apprenti-coaches pour le Mercredi des Neiges…
Le LEP m’a facilité la préparation du Monitorat BE de 2006 à 2009 , car le tronc commun est intégré aux cours, et que le lycée nous laissait partir facilement passer nos UF dans le Jura, à Prémanon…! En 2009, le Scoce cherchait un coach supplémentaire pour renforcer l'équipe d'encadrants avec Bernard Keller, je les ai rejoints et j’y suis toujours aujourd’hui ! Et un scoop… on embauche un second coach pour la saison 2020 : Cédric Quere, qui a fait une licence Staps à Gap et qui passe son DE de ski de fond actuellement.
Palmarès / souvenirs de ski marquants : (songeur) … peut-être ma première course en Coupe de France à Bessans en Maurienne. C’est mon premier pas à ce niveau. Je finis 4ème, et content de ce résultat. J'avais des super sensations et surtout une glisse d’enfer malgré une température de -20°C, qui m'a fait un voile blanc en fin de course.
Il y a les Mondiaux 2008 aussi, où je ne suis pas retenu… je suis « next on the list »… Ca m’est arrivé plusieurs fois aussi avec l’Equipe de France… « next on the list »… mais tu n’y es pas… c’est comme ça…
J’ai aussi un souvenir super fort sur un sprint dans Gap, ils avaient enneigé autour de la pépinière… les supporters était massés tout le long du parcours… ils nous acclamaient… c’était vraiment puissant. Avec en prime, une arrivée au sprint très serré ou j’ai fini 3ème.
Pourquoi aimes-tu le métier de coach (de ski)? J’aime bien voir l’évolution des enfants, leur transmettre ce que je sais… Et puis avec les ados, c’est un vrai régal…
Qu'est-ce qui est le plus difficile dans le job? Laisser partir les enfants - dont on s’est occupé et qui marchent bien - vers d’autres coaches, d’autres perspectives de réussite…
Ton ou tes meilleurs souvenirs en tant que coach? En fait, plus qu’une course spécifique, ce sont les déplacements, les stages ensemble… cette immersion en groupe… J’ai aussi ce souvenir d’une gamine qui fait une superbe course… elle vient vers moi et elle me saute dans les bras… et il y a sa mère juste à côté… cette relation du coach et du skieur et du résultat auquel on arrive ensemble… c’est souvent…
Est-ce qu'il y a une méthode spécifique d'enseignement au Ski Club Les Orres Crevoux Embrun? Non, je ne pense pas qu’on ait une spécificité. Après, j’ai ma méthode, basée sur mes valeurs, c’est celle que Bernard Keller ma enseignée tout au long de ma carrière de coureur et d’entraîneur. Je vais beaucoup au feeling avec les enfants. Je vise le plaisir de skier, pas le résultat. Il faut aussi que tout le monde trouve sa place… du premier au dernier, chacun a sa place… et de tout ça, arrive le résultat. Le plaisir de skier donc le résultat. Pas le contraire. Je n’exerce pas de pression pour la performance. L’idée c’est celle d’une poussée positive du groupe : on gagne ensemble. Quand un skieur fait un bon résultat, c’est tout le groupe qui le félicite. Quand un skieur fait un mauvais résultat et en est attristé, c’est tout le groupe qui le rassérène. C’est un peu « ensemble c’est tout ! ». Au final, le Scoce ski de fond est second club du département, après Montgenèvre.
Quel est le champion de ski qui t'inspire et pourquoi ?
A la base, je ne suis pas trop « fan de », je regarde plus mes jeunes. Bien sûr je regarde les champions courir, je prends les points clés de certains, mais comme ça, il ne me vient pas un nom qui m’inspire plus qu’un autre.
Quel est le coach qui t'inspire ou qui t'a marqué durant ta formation? Pourquoi ? Bon alors, c’est un peu la même réponse. Je vois d’excellents coaches, chacun avec leurs qualités et leurs défauts….Je n’ai pas spécialement une personne de référence. J’ai en tête une coureuse du Comité dont le coach lui met tellement de pression qu’elle est littéralement paralysée ; elle y perd tout son talent…Pourtant c’est un excellent coach par ailleurs… On discute beaucoup avec les coachs de club au sein du comité lors des réunions, et avec les coaches des autres régions lors des compétitions. Récemment encore, pendant des rencontres UNSS, on a partagé pendant 4 jours. L’esprit, ce n’est pas de garder ses petits secrets.
Quel est ton plat préféré? La crosiflette !
Quelle est la musique que tu écoutes en ce moment ?
Ben plein en fait…un peu de tout…j’aime bien l’électro… mais cet hiver j’ai mis de la chanson française des années 80 pendant tous nos déplacements en bus. C’était pour motiver nos jeunes. Et puis parce que ras-le-bol d’écouter Jul ! On voulait les sortir de leurs téléphones et créer la convivialité qu'un groupe peut apporter grâce à la musique…
Comments